Dimanche 31 mars - LA BOUE'ROGER - BOSROUMOIS

Ce dimanche 31 mars, c'était l'ouverture de la saison printanière des randos avec la sélective BOUE'ROGER à Bosroumois à côté de Bourgtheroulde.

Nombre de VTTistes avaient fait le déplacement. Parmi eux trois Hi-Boue (David, Alex et Thierry).

La météo était clémente, pas de pluie la veille, ni dans la nuit, ni aucune goutte prévu dans la matinée....Une trace sèche...et même des éclaircies prévues sur la fin de la rando.

Les trois Hi-boue sont bien partis pour rouler les 43km....Les premiers kilomètres d'échauffement ont été effectués avec la banane. La trace d'abord large se réduisait petit à petit en single en s'enfonçant dans les bois, et serpentait de plus en plus demandent de bons coups de guidons et apportant du plaisir de pilotage...puis ont commencé à apparaitre quelques racines, quelques devers, quelques petits coups à la suite les uns des autres, toujours en serpentant...le tout sur 15 km...toujours du pilotage...jusqu'à 50 m du premier ravito, où au détour d'un virage un mur de cailloux mélanger à l'humus était à gravir pour gouter au réconfort de la première pause...C'est passé pour David qui s'est acharné. Alex s'y est élancé, mais trop gonflé, les cailloux glissants ont eu raison de son adhérence, et s'en était trop pour les genoux de Thierry.

Après un ravitaillement bien mérité, un moral et une envie gonflés à bloc, nos 3 hi-boue ont repris la trace...et c'est à ce moment qu'ils ont compris que la première partie du parcours n'était que l'apéritif...

En effet dès les premiers mètres avalés, le dénivelé comme la technicité de la trace prenaient une autre dimension...Tout d'un coup l'énergie dépensée était d'un autre niveau, mais rien d'insurmontable...pour le moment...

La rando devenait vraiment du trail, où le coup de guidon devait être aussi forcément associé à une condition physique à la hauteur...tout d'un coup les participants étaient confrontés à un autre visage de la forêt jusqu'ici traversée.

Des parties trialisantes, des dévers sévères avec des racines, des épingles entre les arbres, des silex...

C'est passé pour les Hi-boue qui étaient heureux d'arriver sur le deuxième ravito...avec quelques plumes en moins...Une cervaison lente à l'arrière pour David qui tenait grâce au préventif dans le pneu...un coup de pompe et s'était parti...

Une fois leur monture chevauchée, nos Hi-boue pensait avoir passé le plat de résistance de la rando....mais la réalité leur a explosé sous leurs roues dès le premier virage passé...ce n'était que l'entrée...le plat de résistance était devant eux !

Et de la résistance il en fallait, tellement les dénivelés alternatifs se succédaient, tellement la complexité de la trace devenait extrême...des racines en devers, dans des coups de cul, puis des racines en devers dans des épingles très serrées...l'énergie s'évaporait minute après minute...chaque erreur de pilotage , chaque coup de rein trop long faisait perdre la vitesse nécessaire pour monter la bosse suivante...qui demandait alors encore plus d'énergie...

La trace paraissait infinie...bien des VTTistes avaient pied à terre, certains perclus de crampes, d'autres, débutants, comme perdus dans le bois....puis une fois passé tous ces devers, ces racines, ces cailloux...c'est comme la montagne qui surgit du bois...devant nous, des dénivelés gigantesques !!!...énormes...avec toujours une côte derrière la côte...le corps bien attaqué, c'est le mental qui devait tenir...peu de VTTistes sont montés en vélo, et ils étaient encouragés voir applaudis par ceux qui montaient à pied...incroyable déferlante d'effort sans fin... 

Les Hi-boue sont montés à pied...parfois en partie, parfois en totalité...les jambes sont devenues dures, chaque point de pression, sur les poignets, les pédales, le casque, le sac à dos...tout devenait insupportable et décourageant

Le rythme et la vitesse de croisière tombaient...

Au grès des dénivelés, les Hi-boue se sont trouvés séparés de quelques dizaines de mètres les uns des autres.

Une fois tout gravi, c'était comme une liberté de redescendre...jusqu'à un chemin serpentant en fond de vallée avec des passages incroyables, comme sous un viaduc de pierres rouges perdu dans la forêt, ou avec la traversée d'un long tunnel étroit, à peine plus grand qu'un VTTiste assis sur son vélo....dans le noir complet... en ne voyant plus où les roues progressent, quelle est la largeur restante de chaque côté du guidon...une perte angoissante des repères totale, comme faire du vélo les yeux fermés pendant 50m...perdu dans l'espace, il fallait contrôler son équilibre en pédalant et en priant qu'aucun obstacle en vienne entraver la progression hasardeuse.

Le retour de la lumière sur les derniers mètres du tunnel sonnait comme une victoire...mais il ne fallait pas oublier le chemin restant à parcourir...Les yeux n'arrêtait pas de se poser sur le compteur pour vérifier la progression et les calculs de progression sans cesse renouvelés, tellement la vitesse de progression ne cessait de descendre...

Puis est arrivé une bifurcation jusqu'à l'arrivée avec un fléchage pour la trace du 33km alors que la trace du 43 filait tout droit...

Avec Thierry et Alex un peu derrière lui, David prit sur lui et s'engagea sur la dernière partie du tracé..."Allez, encore 8km !!!....à 16 de moyenne ce n'est qu'une demie heure...."...mais la réalité c'est qu'à 8 ça fait 1 heure !!!!....et ces 8 derniers kilomètres du dessert n'étaient que faut plats montants, et si ça ne montait plus, ils zigzaguaient entre des flaques de boues  en sous-bois...une trace spongieuse comme scotchant le vélo, obligeant à ne jamais arrêter de pédaler...les derniers efforts pour sortir des bois furent récompensés par une belle descente technique débouchant sur une route départementale pour rallier l'arrivée au centre du village...

Même quand bien même cette route était en asphalte, c'était un faux plat montant... une torture, où il fallait s'appliquer à un pédalage rond de routard pour s'assurer d'arriver au bout avec les quelques peu d'énergie restant.

David est arrivé le premier, et pensait que Thierry et Alex avaient coupé...mais non, Thierry est arrivé deux minutes après David, et Alex a suivi après...

Tous ont fait le tour des 42km et ses 900m de D+.... Bravo !

Comme à chaque fois la BOUE'ROGER est une fameuse expérience...

Heureux de l'avoir fait encore cette année...Vivement l'année prochaine !